Depuis 2012, Marc-Arthur Kohn organise des expositions, la plupart cataloguées, dans son Espace situé 24 avenue Matignon. Elles mettent à l’honneur de grandes figures de l’art moderne et contemporain.

Kees Van Dongen

Les deux cousines, vers 1915

Détail du tableau de Van Dongen. Deux élégantes attablées à Deauville. Huile sur toile peinte vers 1915 par le maître du Fauvisme, assagi. Silhouettes allongées, harmonie de bleus, de gris et de verts.

Kees van Dongen, Les deux cousines, vers 1915, détail

Notre artiste fut le témoin du vent d’insouciance qui, malgré la guerre, semble avoir soufflé sur Deauville. Ce tableau est une ode à ces jours heureux.

Kees Van Dongen, étranger, n’a pas été mobilisé. Il s’est rendu à Deauville tous les étés au Normandy. Dans cette station balnéaire très prisée de la bonne société parisienne, mondaines et demi-mondaines vont en maillot de bain, jambes nues, sur les planches mais très élégamment vêtues et toujours enchapeautées pour les grandes occasions.

Aux courses ou aux galas, il peint les élégantes à même la peau. Chacune veut son visage ou son vêtement rehaussé des couleurs de « Kiki ». Quand il ne pose pas son chevalet sur la plage, il s’arrête sur les planches un instant, à la terrasse du Bar du Soleil, et les commandes affluent. Depuis que les riches négociants du Havre, fondateurs du Cercle de l’Art moderne, ont jeté leur dévolu sur lui, tout le monde veut son portrait signé Kees Van Dongen.

Nos « deux cousines » portraiturées dans une harmonie de tons de bleu, de vert et de gris illustrent un tournant dans la manière de peindre de Kees van Dongen où le fauve semble s’être adouci. Sous les chapeaux, les cheveux sont courts et les silhouettes sont longues. La Garçonne sait aussi être élégante.

Maurice Utrillo

La Rue du Mont-Cenis, 1912 – Période blanche

C’est une « carte postale » grand format de Montmartre. Si elle est blanche, ce n’est pas parce que Maurice Utrillo l’a représentée enneigée mais parce qu’il y a introduit des effets de matière selon une technique toute personnelle. Il enrichit ses couleurs de ciment, de craie, de plâtre… ; il « maçonne » littéralement les murs qu’il représente dans un désir de recréer l’atmosphère des rues de son Montmartre qu’il aime tant.

Le tableau, qui a connu un parcours extraordinaire, est reproduit dans les différents catalogues raisonnés de l’Œuvre de l’artiste. Les frères Bernheim et Louis Libaude, que l’on peut considérer être son premier marchand, en furent les premiers propriétaires.

En 1932, il est mis aux enchères. La Gazette Drouot n’en revient pas : au milieu des Chagall, Derain, Marquet, Matisse, Modigliani, Picasso… « c’est une toile d’Utrillo (n° 80), La Rue du Mont Cenis à Montmartre, qui a fait le plus gros prix ». En 1956, les Anglais ne se laissent plus faire. Le tableau part à la Marlborough Gallery à Londres.

Hors-les-murs, des prêts à des musées

Eugène Carrière ; Le Goûter ; huile ; enfance

Expositions passées